NOTE DE DÉGUSTATION
Nez : Fin, frais. Des notes subtiles de fleurs capiteuses (freesia, rose) côtoient des senteurs fruitées exotiques (passion, litchi). À l’aération, le registre se fait plus liquoreux (fleur de canne, miel de lavande) tandis que des parfums de pomme mûre évoquent un Calvados du Pays d’Auge.
Bouche : Élégante, dynamique. En attaque de bouche, la canne à sucre est omniprésente. Puis, progressivement, du sucre de canne se répand tout autour du palais. Délicieusement vanillée (flan), le milieu de bouche se révèle également verdoyant (plante grasse) et balsamique (pin, cèdre).
Finale : Longue, sereine. Épicée (gingembre, cannelle), l’entame de la finale est resplendissante de maturité. Des fruits secs (figue, datte), du lait d’amande et du miel d’acacia sont bientôt recouverts par une fine couche de réglisse.
LA MARQUE
Née durant l’entre-deux guerres, précisément en 1932, sur l’habitation d’une vingtaine d’hectares acquise par les frères Pamphile, Neisson a su rester une entreprise familiale. Des deux frères, c’est Adrien qui démarre l’activité de distillation sur l’île, tandis que Hildebert, connu sous le nom de Jean Neisson, poursuit ses études de chimie sur le continent. Il crée à la suite de cela une société d’import-export, dans le but d’écouler le rhum de la famille en Europe. Au début des années 50, Jean Neisson se rend en Martinique et sa participation sur place prend plus d’importance encore dans sa vie. En 1952, il dessine la bouteille ‘aux épaules carrées’ désormais tellement reconnaissable et fait installer une colonne Savalle dont il aura lui-même amélioré les performances. À la suite du décès de son frère en 1971, Jean Neisson reviend s’installer sur l’île, afin de transmettre son savoir à son neveu, qui n’est autre que Grégory Vernant, l’actuel maître distillateur. Toutefois Jean disparaît à son tour, avant que son ‘apprenti’ ne soit en âge de reprendre les commandes de la distillerie. C’est alors la sœur de Jean Neisson, qui s’en chargera jusqu’à sa mort en 1995, s’associant alors à un maître distillateur, afin de ne pas abandonner la production. C’est une autre dame qui alors prend le relais, Claudine Neisson, fille de Jean. Elle met de côté sa carrière de biologiste, pour s’investir totalement dans le rhum. Elle pratique une remise à neuf des installations, ce qui portera relativement rapidement ses fruits. Neisson va se démarquer par l’usage de ses propres cultures de cannes, des variétés non hybrides, qui finiront par être intégrées au cahier des charges de l’AOC. Avec ses Cristaline, Rubanée et Malavoi, réparties sur 40 hectares, la distillerie produit du rhum de manière limitée, puisque c’est à peine 400.000 litres qui sortent chaque année, à un volume de 55%. Elle utilise également ses propres souches de levures, deux pour être précis et issues d’une longue recherche sur les variétés présentes naturellement dans le biotope. La colonne est toujours celle de Jean Neisson, elle possède 15 plateaux d’épuisement et 5 de concentration. Le rhum qui y est produit titre 73%.
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