Clairin est un rhum fabriqué à partir de pur jus de canne à sucre (plutôt que de mélasse diluée dans de l'eau, comme le rhum industriel). Le Clairin est très courant en Haïti, où il est considéré comme "le rhum du peuple". Il est étroitement lié aux rituels religieux vaudous et au sport populaire des combats de coqs. Le jus de canne à sucre est distillé dans les Caraïbes depuis plus de 300 ans. Les plantations de canne à sucre étaient autrefois exploitées par des esclaves et le rhum était exporté comme une denrée précieuse depuis les colonies. De nos jours, alors que moins de 50 distilleries sont encore actives dans le reste des Caraïbes, rien qu'en Haïti, plus de 500 petites distilleries artisanales continuent de fonctionner. Ils se détachent fièrement dans la campagne, facilement identifiables par leur cheminée fumante. Haïti a été la première colonie où les esclaves se sont rebellés avec succès, obtenant leur liberté et leur indépendance pour le pays en 1804. Depuis lors, elle a subi une longue période d'isolement, ce qui l'a aidée à maintenir ses traditions, ses rituels et sa gastronomie unique.
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Le Clairin est un rhum issu de la canne originaire de la campagne d’Haïti, dont les techniques de fabrication sont purement artisanales. Depuis les premiers temps de la guildive et du tafia, les méthodes de production du Clairin restent inchangées. Au XVIIIe siècle, ce rhum a dominé le monde. À cette époque, le principal producteur des Caraïbes était Saint-Domingue. En 1804, après qu'Haïti a obtenu son indépendance, les autres pays producteurs ont affiné leurs savoir-faire et leurs rendements. La fermentation était raccourcie tout en utilisant des colonnes de distillation plus efficaces. Cependant, les producteurs de Clairin ont préservé leurs traditions. Aujourd’hui, ils comptent plus de 500 à encore les restituer. Auparavant, le Clairin était considéré comme une boisson que seuls les pauvres consomment, et reste une eau-de-vie populaire. Sa consommation peut être pour diverses raisons, que ce soit pour des raisons médicinales ou vaudous.
Le Clairin est obtenu à partir de la canne à sucre sauvage. Les cannes sont souvent pressées à la force d’un bœuf. Le jus obtenu sera ensuite fermenté en utilisant des levures indigènes. Compte tenu de sa matière première, on peut dire que le Clairin se rapproche le plus du rhum agricole de la Guadeloupe et de la Martinique ou de la fameuse cachaça du brésil. Ce qui particularise le Clairin, c’est qu’il ne subit aucun processus de filtrage avant la mise en bouteille. Donc, à la sortie de l’alambic, il est embouteillé à son degré initial, soit aux alentours de 55 %.
La première différence entre le Clarin et le rhum traditionnel est sa méthode de fabrication. C’est-à-dire, la façon dont les cannes à sucres vont être travaillées pour obtenir le rhum.
Normalement, le Clairin est fabriqué à partir de jus de canne pur ou de sirop. Le processus de fermentation du Clairin est naturel. Cela s’effectue dans des fûts de bois, connus sous le nom de : “chais”, localement. La technique traditionnelle de fabrication du Clairin impose que le jus de canne obtenu ne soit pas dilué. Par contre, le sirop est parfois mélangé avec des vinasses. La durée de cette fermentation est de 120 heures minimum. Ensuite, le processus continue avec une distillation en colonne. Le nombre de plateaux nécessaire à cela est de 5 ou 6 maximum. En général, la chauffe par feu direct est la plus recommandée. Ce type de procédé demande que la distillerie soit le plus près des champs de canne à sucre. Pourquoi ? Pour que le jus de canne qui va servir de matière première à la production du rhum soit bien frais, les cannes à sucre doivent être broyées quelques heures après la récolte. Dans le cas où le délai de mise en cuve de fermentation n’est pas respecté, le sucre va rapidement se dégrader, ce qui impactera la qualité du rhum obtenu.
Concernant le rhum traditionnel, il est tout simplement obtenu à partir de la mélasse. La mélasse est le résidu d’une production sucrière. En effet, lors de la fabrication du sucre à partir de cannes à sucre, il faut les presser pour extraire son jus. Ce dernier est ensuite chauffé. Grâce aux réactions qui se passent durant la chauffe, on obtient du sirop. Le choc thermique va, par la suite, faire sortir des cristaux connus sous le nom de saccharose cristallisée. Cependant, ce n’est pas la totalité du sirop qui va le faire. Et c’est ce reste que l’on appelle : « mélasse ». C’est à partir de ce travail que l’on peut considérer que cette dernière est tout simplement du sirop de canne épuisé. Enfin, les restes de sucre qui n’ont pas cristallisé vont être dilués, passer un processus de fermentation et distillés. Le résultat final est ce que l’on appelle : “rhum traditionnel”.
Le mode de production du Clairin est exclusivement artisanal. Donc, la récolte de la canne à sucre se
fait manuellement. Ensuite, le transport de ces dernières s’effectue à l’aide de charrettes à bœuf ou d’ânes. Enfin, les cannes à sucre sont pressées avec un petit moulin motorisé.
Une fois le jus obtenu, il sera ensuite fermenté selon son rythme. Ce processus est possible grâce aux levures naturelles dans les cannes. De ce fait, il n'est pas nécessaire d’ajouter des levures artificielles. Par rapport aux autres distillations, celle du Clairin est aussi unique. L’alambic est chauffé à nu lors de la distillation. C'est-à-dire, il est en contact direct avec le feu nu. Cette chauffe traditionnelle impact considérablement les arômes du Clairin.
Plus de 500 micro-distilleries ou guildives existent encore en Haïti. Le succès des Clairins ne cesse de se développer aujourd’hui. D’ailleurs, ils sont reconnus comme des rhums de qualité, et sont dotés d’une richesse d’arômes incomparable. Lors de la dégustation, on ressent tout de suite le côté gourmand et frais de la canne à sucre. Consommé à l’état pur ou pour préparer des cocktails, ce rhum de qualité peut émerveiller tous les palais, même les plus exigeants. Au nez, la fraîcheur de la canne à sucre se dévoile. En bouche, on peut remarquer des notes de fruits. À la fin, la fraîcheur de la canne ressentie au début refait surface, et cela, accompagné d’une subtile note anisée. Ce sont les sensations que procure le Clairin Ansyen.
Il existe plusieurs cocktails à base de Clairin. Chacun possède sa particularité en termes de saveurs et d’arômes. Ainsi, peu importe le type de cocktail à base de Clairin que vous allez choisir, lors de la dégustation, vous serez emporté dans un voyage riche en saveur. Cependant, pour que vous ayez une idée de chaque cocktail à base de Clairin, nous allons vous présenter quelques recettes intéressantes pour sublimer vos moments de détente, en famille ou seul.
- Le Clairin Gimlet : C’est un cocktail utilisant le rhum Clairin communal comme base. Lors de la dégustation, on peut apercevoir la saveur du Ti Punch, Caipirinha et le Daiquiri. La simplicité et la fraîcheur de ce cocktail lui offrent une grande finesse. Même s’il n’y a pas de recommandation précise concernant le meilleur moment pour le déguster, le mieux est de le consommer à la fin de la journée. Sa particularité réside dans son côté un peu sec et floral, sans pour autant être trop corsé.
- Clairin Régal Sour : Si vous voulez apprécier d’autres cocktails à base de rhum de qualité Clairin, le Clairin Régal Sour pourra vous épater. La composition de ce dernier est simple : du rhum Clairin, du sucre et du citron. Il suffit de le secouer et de le servir sur les rochers. L’ensemble des ingrédients vous fera voyager dans un monde riche en saveurs et en arômes. Vous n’avez pas besoin d’ajouter grand-chose, car la qualité et le goût frais du rhum Clairin combiné avec les autres ingrédients suffit pour avoir un cocktail que vous ne trouverez pas ailleurs.
- Sajous Du Swizzle : Durant une période estivale, c’est le cocktail parfait en fin d’après-midi. À base de rhum Clairin Sajous, la dégustation de cette boisson vous fera vivre des instants bien frais.
Le Clairin est un type de rhum connu sous le nom de kleren en créole. Il est cultivé sur l’île d’Haïti. Le processus de distillation de ce dernier est un héritage de la colonisation. À cette époque, ce type de rhum n’était pas le préféré des importateurs. Par conséquent, les rhums provenant des Caraïbes ont eu de l’avantage par rapport au Clairin. Cependant, même si le Clairin a été refusé, c’est cette situation que l’île a pu conserver ses techniques artisanales. En ce moment, cette méthode figure parmi les exemples si on parle de production naturelle. C’est-à-dire, les cannes à sucre locales, peu importe la variété, sont cultivées sans utiliser des substances actives. Même la récolte ne requiert pas l’utilisation de machine ou n’importe quel outil moderne, car tout se fait manuellement.
Le Clairin n’est pas tout simplement un rhum, c’est aussi un grand médiateur. Pourquoi ? On peut trouver 532 distilleries en Haïti. Toutes ces distilleries sont toujours actives. Même si chaque entreprise est de taille différente, elles sont les unes plus artisanales que les autres. Considéré comme l’alcool du peuple, le Clairin tient une place importante et irremplaçable dans toutes les occasions de la vie. Parfois, on peut même retrouver le Clairin dans les rituels vaudou. Sur les bouteilles des Clairins vieillis, chaque étiquette est la représentation d’une photo de masque de papier mâché. Elles sont dessinées par des artisans locaux. L’image de la tradition de l'île et de son épatant carnaval.
